La médecine est, déjà aujourd’hui, influencée par les mondes virtuels, robots «conversationnels» et autres algorithmes. Qu’on les redoute ou qu’on s’en enthousiasme, ces nouvelles technologies auront un impact grandissant sur nos parcours de soins.

Ma Santé a plongé dans ces univers et exploré ce qu’ils ont à nous apporter, une fois entre les mains des médecins. L’intelligence artificielle (IA) est déjà présente dans l’aide au diagnostic, pour l’analyse d’imageries médicales, en radiologie, mais aussi comme soutien en dermatologie ou en cardiologie.

Cette fameuse IA s’est imposée dans le grand public en à peine 18 mois avec ­«ChatGPT». Faire appel à cette plateforme permet de converser avec des robots et est devenu, pour beaucoup d’entre nous, aussi banal qu’effectuer une recherche dans Google. Ces innovations touchent de plus en plus de secteurs, de la mobilité à l’éducation en passant par la sécurité, et le domaine médical n’y échappe pas.

D’autres usages commencent à émerger pour seconder, voire remplacer, des professionnels de la santé dans leur travail. Certaines tâches, comme le suivi post-opératoire, pourraient être déléguées à des intelligences artificielles, parfois plus à même de répondre aux demandes des patients (lire «Serez-vous mieux soignés grâce à l’intelligence artificielle?»).

Si ces applications restent encore discrètes aux yeux des malades, d’autres pratiques se popularisent rapidement. C’est le cas de la réalité virtuelle (lire «La réalité virtuelle contre des souffrances réelles»). Hôpitaux, cliniques et instituts thérapeutiques utilisent ainsi des casques de réalité virtuelle pour détourner les patients de leurs douleurs lors d’opérations, soutenir une rééducation de fonctions motrices, ou diminuer le stress avant un examen médical. En Suisse, des patients peuvent s’immerger dans des univers simulés par ordinateur, pour les aider à combattre l’anxiété, les addictions, ou encore réduire la médication lors d’anesthésies.

Une fois les lunettes enfilées, les malades se retrouvent en immersion dans un univers numérique: jardin zen, montagnes enneigées, profondeurs sous-marines ou plage ensoleillée.

Il est également possible de simuler des univers plus familiers, comme un salon empli de fêtards et de bouteilles d’alcool, pour confronter progressivement des personnes à leur désir de consommer, afin de leur permettre de développer des stratégies personnelles contre la dépendance. Et maîtriser leurs envies jour après jour, dans «le vrai monde».

Ces ressources ne remplaceront pas la médecine conventionnelle et ne sont pas exemptes de défauts. Elles présagent d’un réel potentiel, mais il est probable que, dans les années à venir, nous aussi passions par une plage ensoleillée pour compléter un traitement médical.

Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef